Six coups sonnent et résonnent dans les rues vides et encore endormies. Six coups sonnent, puis le silence revient. Au loin, on ne voit déjà presque plus les bateaux, partis avant l'aube en espérant que la pêche sera bonne. Ils ne reviendront que ce soir, comme chaque jour. Puis un mouvement dans une rue. C'est le boulanger, qui rejoint sa boutique, pour satisfaire les gourmands dès le réveil. Lui, n'a que peu dormi, mais il en a l'habitude. Et petit à petit, le jour se lève, les réveils sonnent, les volets s'ouvrent et la vie prend son cours. Les enfants passent, se disputent pour une bille perdue, puis se mettent à courir en réalisant qu'ils sont en retard pour l'école. A un tout autre rythme, les passants se succèdent pour rejoindre le marché et y acheter de délicieux fruits et légumes de saison. Aux locaux, se mêlent parfois quelques touristes, que l'on reconnait aisément. Ce sont eux qui ont le nez en l'air tout le temps, l'appareil photo et la carte à la main et qui semblent toujours prêts à rejoindre la plage, pour y passer une après-midi farniente. Et après tout, on peut les comprendre. On préférerait tous faire ça. Et sans doute que l'idée traverse l'esprit de la jeune étudiante qui finit de charger sa voiture pour repartir en direction de l'université, après quelques jours passés chez ses parents. Oui, elle aimerait rester, c'est certain. Mais elle pourra revenir bien assez tôt et, ce jour-là, elle pourra faire comme ceux qu'on entend à deux rues. Attablés à une terrasse, quelques amis rient, les verres et les blagues se suivent et se ressemblent. Mais peu importe, tant qu'on peut passer un bon moment. Et rentrer quand la fatigue arrive, tout en observant la lumière du phare qui tourne et éclaire le ciel étoilé. Et enfin, se blottir sous sa couette, alors que tout est redevenu silencieux... et tout recommencer le lendemain.